Porter un autre regard sur l’orientation de ses enfants

  • Coaching d’orientation • 15 mai, 2020

L’orientation est un vrai challenge ! Elle suscite plein de questions chez les jeunes, comme chez leurs parents !

Il y a : les lycéens qui n’ont aucune idée de ce qu’ils veulent faire et ceux qui hésitent entre 2 voies ou encore ceux pour qui tout est tellement ouvert qu’ils ne savent plus quelle direction prendre.

Et puis, il y a : les parents qui aimeraient tant que leur enfant trouve enfin sa voie, ceux qui stressent un maximum face au chômage ou au manque de débouchés et ceux qui rêvent qu’il fasse une brillante carrière comme eux ou justement tout le contraire…

Alors ce tourbillon de questions et de préoccupations, sans compter la pression de l’entourage ou du système scolaire et le contexte particulier de l’expatriation, génèrent parfois du stress, des doutes ou du découragement et c’est normal !

Donc, cerise sur le gâteau, quand la situation sanitaire s’en mêle avec une promiscuité qui peut attiser les frottements de personnalités, avec un changement de rythme de travail et des incertitudes sur les examens ou les admissions qui déstabilisent, avec des échéances qui approchent malgré tout, l’orientation peut vite devenir un bras de fer tendu entre  jeunes et parents.

Pour autant, cette restriction de liberté d’aller et venir qui nous est imposée peut a contrario être libératrice pour certains ! Eh oui ! Cette période de confinement est également à l’origine de plus de créativité et source d’émergence de talents insoupçonnés ! Peut-être l’avez-vous observé ?

Du coup, ça interroge. Qu’est-ce qui fait que, en temps normal, ces talents ne voyaient pas le jour ? Quels sont les facteurs bloquant la révélation des personnalités, des aptitudes, des prédispositions naturelles de nos enfants ?

Il y a plusieurs paramètres qui peuvent expliquer cela : le contexte différent effectivement. Et aussi peut-être notre propre perception des choses, en tant que parents.

Finalement, ce qui gêne notre regard de parents face à l’orientation, ce sont à la fois des obstacles extérieurs et des freins intérieurs.

Parmi les obstacles extérieurs -ceux qui viennent de notre environnement- on peut citer, entre autres :

  • la pression du système scolaire qui incite à s’orienter très tôt et plutôt vers des formations sélectives,

  • la pression sociale ou celle de l’entourage qui, inconsciemment, ne nous laissent pas la permission d’envisager un parcours atypique par exemple

  • la pression économique de la concurrence et du chômage, qui nous font fuir des choix d’avenir considérés comme sans débouchés…

Bref, on est influencé par notre cadre de référence qui limite notre champ de vision. Ainsi, par exemple, une même famille, selon le lieu où elle va vivre (San Francisco, New Delhi, Dunkerque, ou en faisant un tour du monde à la voile), ne verra pas le monde de la même façon et n’aura sans doute pas les mêmes attentes pour demain.

Et puis, il y a nos propres freins pour reconnaître les talents chez nos enfants :

  • nos difficultés relationnelles qui peuvent nous empêcher de communiquer et de vraiment connaître cet ado qui vit chez nous

  • notre tendance à parfois « étiqueter » nos enfants en le décrivant à travers un comportement (qui peut dater de ses 10 ans !), et en oubliant de voir qu’il a changé et qu’on est en train de l’enfermer dans une perception et présentations réductrices.

  • notre manque de disponibilité tout simplement

  • ses résultats scolaires difficiles ou son profil atypique qui nous déstabilisent

  • nos espoirs et nos rêves pour eux, c’est-à-dire nos projections qui ne sont pas toujours en phase avec les leurs

  • nos craintes face à l’inconnu, à l’avenir incertain…

En fait, ce sont toutes des peurs légitimes, mais sont-elles réelles ou fantasmées ?

Alors, comment porter un autre regard sur nos enfants ? un autre regard sur l’orientation ?

D’une part en s’appuyant sur ses forces de parents et d’autre part en tenant compte de toutes les opportunités qu’un nouveau regard peut ouvrir.

  • D’abord, il faut dire que a priori c’est vous qui connaissez le mieux vos enfants : bon socle de départ, non ?
  • Ensuite, en tant que parents, c’est vrai qu’on est parfois exigeant ou qu’on stresse, mais pourquoi ? Parce qu’en fait, on veut le meilleur pour son enfant ! Et ça, c’est une vraie force !
  • 3è force : vous avez, chers parents, une maturité et un recul que votre enfant n’a pas (encore)
  • Par ailleurs, votre simple position de parents vous donne aussi une vraie légitimité : vous êtes des repères pour eux, une bouée de sécurité : et c’est très rassurant quand on se cherche !
  • 5è force : votre propre expérience de vie personnelle et professionnelle. Elle est précieuse, pour vous bien sûr, mais aussi à partager avec vos enfants ! Oui, n’hésitez pas à évoquer bien sûr vos succès, vos joies mais aussi vos erreurs, vos changements de parcours… (dans une certaine mesure, bien sûr) ! Vous verrez que cela peut déculpabiliser certains jeunes qui mettent parfois leurs parents sur un piédestal et du coup se sentent moins que rien…
  • D’autre part, je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé mais on peut admirer une force de caractère assez exemplaire chez certains parents : c’est lorsqu’ils prennent une décision difficile, qui va à l’encontre de leurs propres besoins de sécurité, simplement parce qu’ils sont convaincus que cette décision sera formatrice pour leur ado. Exemple : le laisser prendre une année sabbatique !
  • Et enfin, une force-clé : c’est le dialogue ouvert avec votre ado et votre confiance en lui ! Tant qu’il n’y a pas de tabous et s’il se sent écouté, entendu dans ses doutes, ses peurs, ses refus… et qu’il ressent que vous lui faites confiance : c’est libérant pour lui !

Oui nos forces peuvent être de vrais atouts dans cette période de l’orientation et si, en plus, on accepte de changer de lunettes, voyons toutes les opportunités que cela nous ouvre :

  • 1ère opportunité : s’inciter à changer de prisme en évitant de ne considérer l’orientation qu’à travers celui des résultats scolaires. Observez par exemple leurs manières d’être : seul et en groupe, leurs talents sportifs, musicaux, artistiques, humains… vous découvrirez ainsi leur personnalité, leur type de leadership…
  • 2è opportunité : reconsidérer le positif chez chacun de nos enfants et dites-le-leur ! Essayez, en mettant de côté vos jugements habituels et encouragez, félicitez, complimentez !
  • Vous pouvez aussi choisir de respecter leur rythme et d’oser les laisser s’ennuyer, prendre des initiatives (si, si, je vous assure, ça arrive !), buller (dans une juste mesure 😉 parce que vous leur ouvrez ainsi un espace de liberté et de créativité précieuses !
  • 4è opportunité : lâcher ses propres peurs de parents, en arrêtant par exemple de s’acharner sur des études laborieuses pour l’un de vos enfants. Vous verrez comme c’est libérant pour tout le monde !
  • En expatriation, une belle opportunité est celle que nous leur avons offerte au cours des différents séjours : de nombreuses fenêtres ouvertes sur le monde ! Pour nos jeunes expats, le choix des études ne se situe donc pas uniquement en France mais dans le monde entier !
  • Plus encore, les super-pouvoirs des jeunes expats sont des opportunités à eux-seuls : ils parlent souvent plusieurs langues, sont passés maîtres dans l’art du changement, connaissent les aéroports mieux que les couloirs de métro, ont cette capacité à se faire des amis partout, ont en général moins peur de parler en public ou à des adultes… plein de talents !
  • 7è opportunité : Miser sur le fait qu’avec toute l’étendue des métiers qui émergent et des formations qui évoluent, les perspectives professionnelles sont énormes ! Donc n’ayez crainte : chacun peut s’y retrouver ! Et leur personnalité et leur expérience peuvent leur ouvrir des portes tout autant que leur formation 😉
  • Ensuite, une recommandation : profitez-en et prenez du (bon) temps avec vos ados : seul ou en famille, pour jouer, discuter, lire, faire des courses… et attention, c’est là que des discussions importantes arrivent sans crier gare, préparez-vous 😉
  • Et enfin une dernière opportunité : le lâcher-prise ! Parce que finalement dans l’orientation : qu’est-ce qui dépend de moi, parent ? et qu’est-ce qui dépend de mon fils ou de ma fille ?

Voilà donc une belle série d’opportunités de porter un nouveau regard sur vos jeunes et leur orientation, non ?

En tout cas, il n’y a pas de solution unique. Autant de parents, autant de jeunes, autant de contextes, et au moins autant de solutions ! Et ce qui est bon pour vous ne l’est pas forcément pour votre meilleur ami ?

On peut simplement, pour conclure, retenir 3 clés sur votre rôle de parents – rôle particulièrement essentiel dans cette période de l’orientation :

  1. Croire en son jeune, en sa capacité à trouver une solution, à avancer ! Cela veut dire : ne pas gérer à sa place mais lui dire que vous avez confiance en lui et lui redonner le pouvoir ! Vous allez voir, ça va lui donner des ailes !
  2. Croire en soi, en vous, en votre rôle et intuition de parent et savoir déléguer à une tierce personne ce qui vous pèse ou vous dépasse : c’est ça, trouver sa juste place !
  3. Et troisième clé : croire en l’avenir qui ouvre le champ des possibles !

Bref, vous l’avez compris : misez sur la CONFIANCE ! Et vous aurez ainsi créé les conditions idéales pour permettre à vos jeunes de se révéler pleinement !

“Alors, prêt à être acteur de votre vie ?”

Clotilde Boyer

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